Captures d'instants
Super, il fait un temps de cochon presque tous les jours à Paris. Que de bonheur : le petit nombre de touristes bravant un simili d’automne dans les rues et les parcs m’est par conséquent supportable.
Après les deux chèvres et les animaux d’AHAE aux Tuileries, la rencontre avec les cochons de Wim Delvoye dans les appartements de Napoléon III au 1er étage de l’aile Richelieu du Louvre se déroule ainsi dans l’air du temps.
On y découvre d’autres objets d’art, plus sophistiqués, insolites et artistiques les uns que les autres. Le visiteur doté de l’âme de Sherlock Holmes pourra les découvrir comme dans un jeu de piste et oubliera les saisons et le temps, fut-il de cochon.
Le CENTQUATRE à Paris avait invité ses fans à l’accrochage d’une œuvre majeure.
Cependant, aucun visiteur n’a pu observer l’action de levage, ni la fixation. Par mesure de précaution, soi-disant, à la fois pour la sécurité des curieux et la protection du chef-d’œuvre fragile, la manutention se fit à huis clos.
Je découvris donc de loin un grand lustre.
Le zoom me montra les détails qui me laissèrent perplexe : je voyais des tampons hygiéniques o.b. introuvables en France, mais disponibles en Allemagne dès les années 1950.
Public et organisateurs semblaient pensifs…
La marque est présente en Suisse, comme on peut le voir sur son site :
« o.b. est une marque de tampons hygiéniques commercialisée en Suisse par l'entreprise Johnson & Johnson AG, filiale du groupe international du même nom. Lancée sur le marché allemand en 1950 par Carl Hahn à qui elle doit son nom (o.b. est le sigle de l'expression allemande "ohne binde" signifiant "sans bande"), notre marque est propriété du groupe Johnson & Johnson depuis 1974. Notre gamme de produits comprend les tampons o.b. classiques, o.b. Procomfort et o.b. Flexia, pour la plus grande satisfaction de millions de femmes dans le monde. »
Ni le site suisse, ni aucun autre de Johnson & Johnson ne font référence au lustre de Joana Vasconcelos. L’artiste indique pourtant avoir bénéficié du mécénat de Johnson & Johnson, sans préciser si le groupe international lui a fait cadeau des 20 000 tampons sous leur emballage d’origine.
http://www.joanavasconcelos.com/info_en.aspx?oid=616
Le CENTQUATRE n’apporte pas plus de précisions.
http://www.104.fr/programmation/evenement.html?evenement=150
àVersailles, la création ambigüe ne trouva pas grâce aux yeux des commissaires qui refusèrent de l’accrocher dans la Galerie des Glaces, où ils présentent actuellement un escarpin construit à partir de casseroles…
Au fait, la création ne s’appelle pas « Lustre », mais A Noiva [The Bride, La Fiancée] – allez comprendre, en attendant l’accrochage d’autres articles hygiéniques…
Article écrit pour Ileana...
La première des nouvelles lunes en 2012 inaugure l’année chinoise du dragon.
À chaque Nouvel An, tous les espoirs et spéculations sont permis, se transmettent sous forme de cartes de vœux et d’horoscopes.
Les dragons font partie de l’imaginaire des hommes, depuis la nuit des temps. L’un des plus célèbres a disparu du parc de la Villette.
Il n’est pas le seul et quelques curieux se sont penchés sur la question pourquoi les dragons n’existent plus :
Créé dans les années 70, le Dragon de la Villette fut rénové une première fois en 1989. La livraison d’un nouveau spécimen conforme aux normes européennes était prévue en mars 2010 pour un coût total de 850 000 €.
« Faute d'argent, les employés d'Isotec, qui exercent leur droit de retrait depuis le 6 mai 2010, ne pourront honorer cette commande de 10 mètres de long en alu pour la Cité des Sciences et de l'Industrie du Parc de la Villette. »
http://www.dailymotion.com/video/xd9pil_chambly-sauvons-le-dragon-de-la-cit_newsIl
http://www.youtube.com/watch?v=4MUflwxB7UA
L’internaute souffre aujourd’hui d’autres disparitions, relatives aux droits d’auteurs : « Cette vidéo contient une piste audio dont l'utilisation n'a pas été autorisée par WMG. Le son a par conséquent été désactivé. »
Par chance, le son du documentaire diffusé par ARTE n’a pas été coupé. Il s’agit d’un reportage sur le Musée des dragons :
http://www.youtube.com/watch?v=bFx5yDIbLh8&feature=related
Les téléspectateurs sont tombés dans le piège, comme dans celui intitulé « Opération lune ». Quelques rares observateurs ont compris la supercherie :
« Excellent "vrai-faux" documentaire : Reimsbourg n'existe pas; le son est de trop bonne qualité sur la partie "1938"; le personnage est très à l'aise pour un "savant" des années 1930 avec son look 18e siècle; enfin l'image de la tombe à la première minute du documentaire fait un peu trop "Dracula".
« Très bon documentaire tout de même, même s'il s'agit d'un gag »
2e partie :
http://www.youtube.com/watch?v=7tRE1HlMoO0&feature=related
« Oui, je me souviens avoir vu cette émission sur Arte: très intéressant de voir comment un "scientifique" arrive à se convaincre lui-même de l'existence réelle de ce mythique animal, en plein 20e siècle... »
Dragons et chinoiseries sont une aubaine pour journalistes et amateurs d’insolite. Paris se met à l’heure chinoise, plus facile que de comprendre les Chinois. « C’est du chinois » signifie en France le plus souvent incompréhension. Mais à Beijing, y a-t-il la réplique correspondante : « C’est du français pour moi », lorsqu’on ne saisit pas le sens d’une phrase ? Chez nous, l’affirmation « J’ai rencontré un Asiatique » est souvent soulignée d’un geste expressif ; avec deux doigts, l’orateur mime les yeux bridés. A-t-on vu un homme d’Asie tirer sur la paupière inférieure, afin de simuler l’Européen par l’arrondissement des yeux ? J
L’initiation à une culture étrangère passe par la nourriture et surtout par l’écriture et la lecture. À ce sujet, la révolution culturelle chinoise – qui mérite bien son nom - fut fondamentale. Elle transforma radicalement l’idéographie par la simplification des caractères, le changement du sens de l’écriture : on écrivait désormais en lignes de gauche à droite, en rupture totale avec une pratique millénaire.
La meilleure initiation à la culture et l’écriture chinoise est donnée par Cyrille J.-D. Javary dans « 100 mots pour comprendre les Chinois », chez Albin Michel 2008.
Le mot du jour : Hsin nian hao ! Bonne année !
Anne-Marie 安-玛丽 (ān mǎ lí )
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Le jardin des Tuileries à Paris porte le nom du château détruit il y a 140 ans par la Commune.
En venant de la pyramide du Louvre, le promeneur cherche du regard d’éventuels vestiges. Aucune trace n’est décelable sur les ailes du musée. Aujourd’hui, heureusement, une plaque renseigne de nouveau sur l’origine et l’emplacement.
Une bande de gazon matérialise l’endroit.
Il serait néanmoins difficile de reconstruire mentalement les images de l’époque, si « Connaissance des arts » n’avait pas fourni d’excellents documents et explications dans une vidéo :
Une partie de l’ancien château érigé à l’initiative de Catherine de Medicis a été reconstituée en Corse. Il s’agit du château de la Punta, propriété de Jérôme Pozzo di Borgo.
Depuis le 1er juin 2011, on peut en admirer une arcade dans la cour Marly au musée du Louvre.
http://www.artmediaagency.com/16808/une-arcade-du-palais-des-tuileries-au-louvre/
Au mois d’août, une partie du jardin des Tuileries était fermé au public.
Fin décembre, l’arcade se dresse en souvenir, non loin de l’accès au pont au Carrousel.
Unicorn, Licorne, Einhorn – c’est l’animal légendaire qui figure aussi sur une tapisserie célèbre au Musée de Cluny à Paris.
http://www.musee-moyenage.fr/homes/home_id20393_u1l2.htm
À Offenburg, une jolie sculpture orne une vieille pharmacie et il doit y avoir encore d’autres exemplaires dans le monde.
Cet après-midi, un avis de recherche placardé dans une vitrine de la rue des Abbesses m’interpella : « Licorne perdue, Récompense, Si vous la trouvez… »
L’affiche me rappela la rencontre avec deux dames au jardin des Tuileries qui étaient venues spécialement pour voir la Licorne, œuvre de Yona Friedman prévue pour une exposition dans le cadre de la FIAC à l’extérieur. Aucun détective n’aurait pu trouver l’animal fabuleux, le galeriste Kamel Mennour ne lui avait simplement pas trouvé de place.
Un détour sur Internet permet de découvrir la Licorne de Yona Friedman, dont voici une copie d’écran.
L’œuvre est en effet surdimensionnée pour les Tuileries.
http://geo.culture-en-limousin.fr/La-Licorne-de-Vassiviere-Licorne
Cependant, un autre artiste exhiba pour la galerie Kamel Mennour un Unicorn au Grand Palais.
L’affiche à Montmartre qui éveilla de nouveau mon intérêt pour la bête unicorne, a-t-elle un quelconque rapport avec Friedman, la FIAC et les autres cornus ? Il s’agit probablement d’un hasard que l’avis de recherche fut lancé à Paris peu de temps après le déroulement de la Foire Internationale d’Art Contemporain. À moins que ce ne soit une nouvelle démarche artistique pour laquelle le créateur ne fait que lancer une idée sur Internet et sollicite les photographes et vidéastes pour la réalisation de son projet.
Il est encore temps d’y participer :
http://www.missingunicorn.com/information.html
http://www.missingunicorn.com/sightings.html
L’art se consomme frais, de préférence le jour du vernissage. Après la date limite d’exposition, il devient produit périssable.
Tony Cragg avait égayé le Louvre avec quelques sculptures à partir du 28 janvier 2011, la dernière fut enlevée le 25 octobre 2011, bénéficiant d’une prolongation en raison des difficultés de démontage.
Adrián Villar Rojas s’était interrogé : « Que restera-t-il après la fin du monde, après la fin de l'art ? ». Mardi 25 octobre, ce ne fut que la fin de la FIAC, pas vraiment apocalyptique.
L’œuvre immense finit dans une décharge. J’en ai conservé quelques débris pour les ranger avec un bout de l’emballage de Christo et des fragments de la coupole créée, puis détruite par Hugo Bonamin.
L'artiste n'a pas assisté à la destruction de son œuvre.
D’autres créations succombèrent au même sort, au même moment.
L’art actuel se perd dans l’oubli.