25 mai 2009
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Derrière cette grille, il y avait un jardin extraordinairement sauvage.
La cité internationale des artistes en haut de la rue des Norvins prenait soin de laisser la nature se développer sans entrave.
Plusieurs fois par an, les curieux pouvaient visiter la réserve, pendant les journées portes ouvertes des ateliers.
Conseil : débloquez les fenêtres pop-up avant d'écouter la chanson de Charles Trenet :
Mais voilà qu'un jour ordinaire la municipalité, en manque d'image verte de sa politique, décida d'y créer un square ouvert tous les jours aux touristes.
Le prétexte pour justifier cette malheureuse initiative fut un verdict sans fondement : 5 arbres étaient déclarés malades et devaient être abattus en pleine période de nidification.
5 géants voués à la mort par sciage de leurs troncs : Tilleul, Robiniers, Ailante.
Les oiseaux virent tomber leur progéniture.
Aucun des arbres sacrifiés et immédiatement enlevé n'était malade.
La municipalité a créé un terrain vague qui ne devra être comblé qu'au mois d'octobre 2009.
En attendant l'agencement d'un square sans âme, les lieux épargnés jusqu'alors par les tempêtes présentent l'image de grande désolation.
Le promeneur, tristement, descend la rue des Norvins vers l'avenue Junot. Peu avant la Villa Léandre monte l'escalier reliant la rue au rocher de la Sorcière, d'où l'on emprunte un autre escalier comme raccourcis vers la rue Lepic. Un panneau retient l'attention : contrairement à ce qui fut décidé pour la rue des Norvins, ici le passage sera interdit au public, malgré les pétitions des riverains.
Ici, on évoque l'état périlleux des constructions. Or l'escalier vient d'être sécurisé, la rampe a été refaite, le haut de la placette recevra des pavés neufs.
Pourquoi dès lors privatiser entièrement la ruelle ?
Illustration par l'image :
Derrière les arbres se cache un hôtel particulier, prisé par une clientèle confidentielle qui veut bien payer plus de 1000 € pour passer une nuit dans ce cadre hors les sentiers battus.
Le passage public entre la rue Lepic et l'avenue de Junot ne mettait en danger ni la vie sauvage, ni les humains, la fermeture ne
plaît qu'aux clients étrangers qui se sentent mieux à l'aise derrières des grilles.
Le jardin sauvage de la cité des Norvins en revanche devra composer avec les ravages que provoqueront les touristes, coutumiers des faits aux squares Willette, Jean Rictus et ailleurs.