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26 juin 2012 2 26 /06 /juin /2012 19:25
Les vacances en Galice m’ont fait rater le dernier transit de Venus - tant pis ; j’avais vu le très beau de 2004, mais jamais encore les terres du nord-ouest espagnol : à découvrir absolument avant de mourir ;-)
   
Si l’avion relie Roissy en 1 h 30 à Santiago, des pèlerins véritables préfèrent user leurs chaussures pendant de longues semaines sur le Camino francés depuis la Tour Saint-Jacques à Paris en arpentant le tracé d’une ancienne piste gauloise, empruntée au 1e siècle avant notre ère par les Romains. Comme tant de sites emblématiques, la route païenne devint romaine, puis chrétienne.
   
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Paris partage avec les Galiciens actuels l’histoire celte et romaine, chrétienne, puis industrielle.
Nous avons en commun des croyances, fêtes et superstitions. La légende de l’apôtre Jacques pour lequel une tour a été construite au centre de Paris et une cathédrale à Compostelle ne repose sur aucun fait historique,  mais fut répandue  à partir du 8e siècle par l’église catholique pour freiner l’expansion de l’islam sur le continent européen et pour attirer croyants et capitaux vers de nouveaux sanctuaires.
   
Les pèlerinages cessèrent avec la Réforme qui avait rendu les chrétiens plus lucides en matière de foi. Ainsi, Luther dit au sujet de Saint Jacques :
"On ne sait pas si ce qui y gît, dans le tombeau de l’Apôtre, est un chien mort ou un cheval mort…".  (Version originale : "Wie er (der Apostel Jakobus) in Hispoaniam gekommen ist gen Compostela, da die gross walfahrt hin ist, da haben wir nu nichts gewiss von dem: etlich sagen, er lig in Frankreich zuo Thalosa, aber sy seind jrer sach auch nit gewiss. Darumb lass man ligen und lauff nit dahin, dann man waisst nit, ob sant Jacob oder ain todter hund oder ein todts ross da liegt, (...) lass raisen wer da wil bleib du daheim"
   
Le 20e siècle redécouvre la voie de l‘apôtre ; entre 300 000 et 500 000 personnes se rendent annuellement à Santiago où une attraction les attend pendant les grandes fêtes ou contre monnaie sonnante et trébuchante :
Huit hommes (tiraboleiros) agitent le Botafumeiro, l’encensoir en laiton argenté haut de 1,60 m, pesant 54 kg qui s’élève à 20,6 m de hauteur et se balance à travers tout le transept de la cathédrale. À l’origine, l’encens devait masquer l’odeur répandue par les nombreux dormeurs et pèlerins qui ne se lavaient pas pendant de longues semaines.
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Une belle lecture pour approfondir le sujet : « Le grand chemin de Compostelle », par Jean-Claude Bourlès couronné du prix d’aventures en 1995. L’auteur y mentionne aussi le chômage qui frappe l’Espagne en 1993…
Aujourd’hui, environ 25 % de la population espagnole en âge de travailler sont au chômage, mais les touristes ne s’en aperçoivent pas.
PSA est le premier employeur de Vigo avec 9 700 salariés et le plus grand site de production du groupe dans le monde.  Situation géographique et un SMIC à 748 € ne sont pas étrangers au choix du site…
Vigo est également le premier port de pèche européen et 50 % des chantiers navals espagnols se situent dans la Ría de Vigo.
Quelques mendiants comme dans toutes les villes, mais jamais agressifs. Les vendeurs de contrefaçons viennent du Sénégal.
 
La situation dramatique sur le marché du travail et le bas niveau des rémunérations ont fait s’effondrer l’immobilier. De nombreux immeubles à Vigo, dans tous les quartiers, portent des panneaux : ‘’ Se vende’’. Les prix d’appartements viennent de subir de nouvelles baisses allant jusqu’à -30 %.
 
À la campagne se dressent des squelettes en acier, béton ou granit autour de grues, vestiges de chantiers définitivement arrêtés par la crise. Les rénovations des quartiers historiques des villes sont ralenties – dommage, car l’architecture et très belle. Des maisons en granit notamment, parées de grandes galeries de verre, souvent admirablement sculptées, qui isolent du froid, du chaud et de l’humidité, tout en offrant de la lumière aux brodeuses…  Il faudrait voir Pontevedra, Portonovo et Baiona…
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Au lieu de voler au secours d’un peuple et de son patrimoine, la chancelière allemande, Angela Merkel s’est fait de nouveaux ennemis le 6 juin en plaidant pour aider les banquiers :
 «  Berlín aconseja a España que aparque su “arrogancia” y pida el rescate de la banca. »
L’expérience galicienne peut être prolongée à Paris, rue du Ruisseau :
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